L'humanité est-elle condamnée à échouer ?

Le 09/09/2023

Dans Pensées et réflexions

Au fil des millénaires, elle a multiplié les versions de civilisation, mais a toujours fini par se prendre les pieds dans le tapis. Elle a parfois progressé dans quelques domaines, mais n'a jamais vraiment appris ses leçons, du moins pas suffisamment pour bâtir un monde globalement équilibré et pérenne. Elle se répète, tourne en rond, empêtrée dans une spirale de pouvoir et de domination, qu'elle exerce en interne ou sur son environnement. Elle semble chercher désespérément sa voie, mais finit toujours par se perdre. Pourquoi ? Cette question m'obsède régulièrement, et je viens enfin de trouver un grand pan de réponse dans les livres d'un neuroscientifique : Sébastien BOHLER.

Spécialiste en neurobiologie moléculaire, rédacteur en chef de la revue Cerveau & Psycho, Sébastien BOHLER a écrit plusieurs ouvrages très faciles à lire et disponibles au format poche, que je vous recommande vivement si, comme moi, vous cherchez des réponses de fond. Il y explique pourquoi, ni notre intelligence ni notre conscience ne semblent capables de nous sauver de nous-mêmes, et quel chemin il nous faudra encore parcourir pour changer la donne. Je ne trahirai pas le contenu de ses ouvrages en vous délivrant leur restitution, mais ce qui est sûr, c'est qu'ils me confortent dans une conviction : nous sommes une espèce bien trop jeune et fofolle pour survivre à nos propres mécanismes de destruction. Peut-être y parviendrons-nous un jour, mais nous nageons encore bien trop loin de la berge pour éviter la perdition.
Pour autant, l'humanité n'est pas condamnée à échouer. Mais elle doit apprendre à se maîtriser. Elle n'est pas bonne à jeter, mais doit démontrer sa valeur. Nous nous voyons en grands vainqueurs du monde vivant, le surpassant en tous points et largement. Nous nous percevons comme "l'espèce la plus avancée", celle qui domine et façonne son propre environnement, alors qu'en fait, nous ne sommes même pas capables de nous contrôler.

Dans les livres de Bohler, on comprend tout à coup, et de façon dramatiquement simple, pourquoi les élites maintiennent le cap de la voracité tout en sachant pertinemment qu'il n'y aura bientôt plus rien à dévorer ; pourquoi les individus lambda comme vous et moi sont conscients de la situation sans véritablement en accepter la gravité ; pourquoi nous préférons tous le confort du présent aux défis incontournables qui nous attendent si nous voulons rester en vie.

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Je ne sais pas si nous saurons reprendre le contrôle de notre civilisation avant de nous écraser contre le mur que nous avons nous-mêmes bâti. Mais je me surprends dorénavant à me dire : "Non, ne réagis pas comme ça, la partie de ton cerveau qui te pousse dans cette voie ne doit plus commander, elle se goure, ne l'écoute pas". Je contemple mes réactions avec davantage de conscience, parce que j'en comprends désormais les mécanismes et que mes propres contradictions ont trouvé une explication tangible, sur laquelle je peux même avoir une prise.

"Connais-toi toi-même", disait Socrate. Sébastien Bohler nous fournit quelques clefs qui peuvent nous y aider.

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