Cette histoire a jailli en moi à l'âge de 16 ans, alors que l'écologie était encore très loin de faire partie de nos préoccupations. J'ignore ce qui a prévalu à cette naissance. Mon caractère rebelle, peut-être, déjà très critique envers le monde adulte. Mon amour de la nature, avec laquelle je rêvais de développer un lien privilégié. Toujours est-il qu’à l’époque, le sujet n'intéressait personne. D'urgence on ne parlait point. L'écologie était perçue comme un gros mot, inventé pour emmerder le monde et gâter le plaisir du confort et de la consommation.
Cette histoire a donc dormi dans mes tiroirs pendant trois décennies. Je l'ai laissée de côté, tout en maugréant contre la voie que nous étions en train de prendre, et dont nous refusions de voir qu’elle allait nous mener, à coup sûr, droit dans le mur. Et puis, en 2016, mon éditrice m'a réveillée : « Stéphanie, La 3e guerre est sortie depuis deux ans, qu'as-tu d'autre à proposer ? ». Les Enfants de Pangée se sont imposés comme une évidence. La jeunesse commençait à s'agiter, à faire part de ses angoisses et de son mécontentement. Il était temps de la doter de ses propres héros, dans lesquels elle pourrait se retrouver et puiser force de persuasion et modes d'action.